Un exemple de courrier que MdM reçoit … De quoi vous partager quelles sont les attentes, besoins, souffrances des métis …
Madame Antoinette,
Je vous remercie encore pour votre disponibilité et votre volonté d’échanger avec moi.
Je suis basé au Congo (RDC) et arrière-petit-fils d’un métis, qui était d’ailleurs fonctionnaire au Congo belge entre les années 1940 et le début des années 1960. Mon arrière-grand-père est décédé en 1968, peu après l’indépendance.
Dans les années 1970, sous le régime du président Mobutu, la politique de l’authenticité a été mise en place. Cette loi obligeait toute la population zaïroise à renoncer à son nom européen pour adopter un nom à consonance africaine. Cette mesure a été particulièrement brutale pour les enfants métis et leurs descendants. Beaucoup d’entre eux n’avaient pour seul héritage que leur nom paternel belge – car bien souvent, aucun bien, aucun document, aucun lien officiel ne leur avait été transmis.
Ce nom était souvent leur seul lien d’affiliation avec leur père et, potentiellement, avec leur famille belge. C’était aussi le seul point d’ancrage qui aurait pu leur permettre de retracer leurs origines ou de faire valoir certains droits. Dans ma propre famille, j’ai grandi en entendant les regrets et la douleur que ce changement de nom avait provoqués. Mes grands-parents ont été obligés d’abandonner leur nom d’origine, pourtant porteur d’histoire, pour adopter un nom sans lien ni avec leur lignée paternelle ni maternelle. Cela a laissé des blessures profondes, qui se sont transmises de génération en génération.
En me documentant, j’ai découvert que la Belgique était bien au courant de cette politique de l’authenticité imposée par le Zaïre. Elle entretenait des relations avec le régime de Mobutu dans les années 1970, et pourtant, rien n’a été fait pour protéger les droits et les identités des enfants métis restés en Afrique. Leur identité a été effacée, leur lien avec leur ascendance belge a été brisé, sans qu’aucune protection ni reconnaissance ne leur soit offerte.
Aujourd’hui encore, nombre d’entre nous avons du mal à retracer notre filiation, à cause de l’absence d’actes de naissance ou de documents officiels. Cette douleur identitaire reste vive. Je ressens un besoin profond de réparation – pas seulement pour ma famille, mais pour tous ceux qui ont été privés de leurs droits d’affiliation et de leur dignité. Je suis convaincu que votre expérience et votre engagement peuvent apporter un éclairage important dans ce travail de mémoire et de justice.
M.
…Que peut faire MdM ? Ecouter, soutenir et sonner à toutes les portes pour que ce genre d’appel soit entendu et soutenu … Il y a du travail !
Madame Antoinette,
Je vous remercie encore pour votre disponibilité et votre volonté d’échanger avec moi.
Je suis basé au Congo (RDC) et arrière-petit-fils d’un métis, qui était d’ailleurs fonctionnaire au Congo belge entre les années 1940 et le début des années 1960. Mon arrière-grand-père est décédé en 1968, peu après l’indépendance.
Dans les années 1970, sous le régime du président Mobutu, la politique de l’authenticité a été mise en place. Cette loi obligeait toute la population zaïroise à renoncer à son nom européen pour adopter un nom à consonance africaine. Cette mesure a été particulièrement brutale pour les enfants métis et leurs descendants. Beaucoup d’entre eux n’avaient pour seul héritage que leur nom paternel belge – car bien souvent, aucun bien, aucun document, aucun lien officiel ne leur avait été transmis.
Ce nom était souvent leur seul lien d’affiliation avec leur père et, potentiellement, avec leur famille belge. C’était aussi le seul point d’ancrage qui aurait pu leur permettre de retracer leurs origines ou de faire valoir certains droits. Dans ma propre famille, j’ai grandi en entendant les regrets et la douleur que ce changement de nom avait provoqués. Mes grands-parents ont été obligés d’abandonner leur nom d’origine, pourtant porteur d’histoire, pour adopter un nom sans lien ni avec leur lignée paternelle ni maternelle. Cela a laissé des blessures profondes, qui se sont transmises de génération en génération.
En me documentant, j’ai découvert que la Belgique était bien au courant de cette politique de l’authenticité imposée par le Zaïre. Elle entretenait des relations avec le régime de Mobutu dans les années 1970, et pourtant, rien n’a été fait pour protéger les droits et les identités des enfants métis restés en Afrique. Leur identité a été effacée, leur lien avec leur ascendance belge a été brisé, sans qu’aucune protection ni reconnaissance ne leur soit offerte.
Aujourd’hui encore, nombre d’entre nous avons du mal à retracer notre filiation, à cause de l’absence d’actes de naissance ou de documents officiels. Cette douleur identitaire reste vive. Je ressens un besoin profond de réparation – pas seulement pour ma famille, mais pour tous ceux qui ont été privés de leurs droits d’affiliation et de leur dignité. Je suis convaincu que votre expérience et votre engagement peuvent apporter un éclairage important dans ce travail de mémoire et de justice.
M.
…Que peut faire MdM ? Ecouter, soutenir et sonner à toutes les portes pour que ce genre d’appel soit entendu et soutenu … Il y a du travail !